On ne naît pas enfant, on le devient
Edito du dossier "Récréation permanente"
Edito du dossier "Récréation permanente"
Le grand stade de Lille résonne plus des plaintes pour faux, usages de faux et favoritisme que des cris des supporters du LOSC. Quand les élu.es et les grands patrons du BTP chuchotent, parfois des échos reviennent. Corruption, dites-vous ?
Belle proposition qui fleurit sur les murs et dans les esprits depuis plusieurs mois. D’autant plus que cette campagne se distingue par la puanteur des affaires qui l’émaillent et le vide politique des PROJEEETS dont on nous gaze à longueur de temps. Le cirque électoral est de retour. Au menu, toujours que du sale : injonction à la citoyenneté, chantage au FN pour faire avaler n’importe quoi, discours moralisateurs qui anesthésient toute critique sociale. Les bergers du suffrage, si pressés de nous sortir de la rue au printemps dernier, nous escortent aujourd’hui sans gêne vers les urnes pour une sortie dominicale. En rang deux par deux, s’il vous plaît.
Octobre 2016, la destruction du bidonville de Calais et l’expulsion de ses habitant.es se déroulent dans le « calme » sur fond d’état d’urgence et de surenchère électoraliste. Le spectacle « humanitaire » est à son comble, savamment mis en scène par le gouvernement avec le concours d’une foule de journalistes convoquée et accréditée pour l’occasion. Cette destruction est l’épilogue d’une stratégie plus globale déployée depuis plusieurs mois sur le territoire visant à criminaliser les réfugié.es. Les dispositifs territoriaux, juridiques et policiers se referment aujourd’hui sur celles et ceux qui n’ont pas accepté la solution de l’État comme sur tou.tes les autres qui sont monté.es dans les bus à destination des « centres d’accueil et d’orientation » (CAO). Reportage sur les cendres encore fumantes des camps de la lande de Calais.
La Brique a fait la rencontre de sœur Dide Ascalie, militant à la fois pour le couvent des Sœurs de la perpétuelle indulgence de Lille et de l'association les Amis des jardins. On ne peut pas dire que les membres de l'association aient la main particulièrement verte. On fait plutôt dans le butinage sensuel dans les parcs. Si ces pratiques peuvent être vues d'un mauvais œil, les Amis des jardins existent justement pour couper le sifflet aux mauvaises langues criant à l'atteinte aux bonnes mœurs. De toute façon, « l'outrage aux bonnes mœurs » a disparu du droit français.
Depuis cet été, une bâche d'une centaine de mètres carrés fait tache sur le fronton du musée des Beaux-Arts : réclame pour une entreprise de précarisation de livraison de repas à vélo, promotion d’un 4 x 4 bien polluant durant l'installation du nouveau plan de circulation, matraquage pour un nouveau smartphone aux gadgets inutiles. De la publicité tout le temps, n'importe où, pour n'importe quoi pour nous pousser à l’achat compulsif. Mais l'association Résistance à l'agression publicitaire (RAP) mène la fronde.