La société sans spectacles

À Lille, le théâtre Sébastopol est occupé par des travailleur.ses de la culture et des précaires entre le 15 mars et le 28 mai 2021 en accord avec la municipalité, tout comme une centaine de lieux culturels en France. Ces occupations font suite à l'annonce gouvernementale de ne pas prolonger l'année blanche des travailleur.ses intermittent.es décidée en 2020 pour limiter les effets désastreux du covid sur le monde du spectacle. Le monde du spectacle ? Pas celui des plateaux télé et des montées des marches de Cannes mais celui, moins pailleté et bien plus précaire, des petites compagnies de théâtre, des technicien.ne.s au chômage technique ou encore des musicien.ne.s sans label ou maison de disques. Zoom sur un mouvement aux aspects multiples, particulier mais nécessaire et salutaire en ces temps incertains.

















Fin août 2020, on apprend par voie de presse la mort d'un jeune Algérien de 23 ans pendant sa garde-à-vue qui a lieu du 22 au 23 août 2020. Il s'appelait Toufik, n'avait pas de papiers ni de logement fixe. Il passait son temps à Wazemmes depuis l'été précédent. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) est saisie et le parquet communique déjà, rejetant toute cause « traumatique ou suspecte ». La Voix du Nord titre que toute violence policière est exclue. Des rumeurs de rue, elles, ne laissent pas la police aussi blanche. L'IGPN ouvre une enquête, plusieurs collectifs militants lillois aussi. Enquête aux côtés du C.R.I.M.E (Collectif contre la répression des individus et mouvements d'émancipation) et du CSP59 (Comité des sans papiers).
2020 fut une longue nuit pour pas mal d’entre nous, un endormissement sans fin, on a parfois perdu
Le nom pourrait faire croire à un nouveau 
