À l’ombre des luminaires de l’Opéra, à l’abri des sirènes événementielles, des collectifs cherchent à concilier subventions publiques et autonomie artistique. En cherchant à se défaire de la bureaucratie managériale... avant le lancement d’une véritable coopérative d’artistes ?
Travail : le sale air de la peur
Pascal, Jérémy et Marie sont respectivement informaticien à Auchan, préparateur de commandes et chargée de l'accueil du public à Chronodrive. Trois parcours croisés, trois métiers différents, mais une même peur au travail, la leur ou celle de leurs collègues. Apparaissant sous des formes les plus banales, ce sentiment devient envahissant, et finit par devenir inacceptable.

90% du volume de marchandises transportées dans le monde transitent aujourd'hui par voie maritime. Centrale pour la consommation, l’organisation de cette logistique planétaire reste pourtant invisible. Sur ces bateaux de plus en plus gigantesques, pas de Corto Maltese, mais des marins précarisés, déracinés, confinés et contrôlés à distance. Bienvenue à bord.
Il se loge au cœur de la matrice du capitalisme, et pourtant il est invisible. Le secteur de la logistique, c'est un peu la plaque tournante de la société marchande. Sur la zone de Delta 3, un site bâti sur les décombres industriels du bassin minier, la famille Mulliez et ses petits camarades de classe s'échangent de la main d’œuvre précaire pour satisfaire les exigences du « e-business ». Et c'est pas beau à voir.
La Mutuelle des fraudeurs de Lille est un collectif qui prône la gratuité des transports en commun pour tous.tes. Suite à l'attaque en justice par Transpole en mai dernier, on aurait pu la croire morte et enterrée. Il n'en est rien ! La Mutuelle est bien vivante, et encore plus déterminée. Entre un projet de livre, et une coordination unitaire pour la gratuité des transports, le collectif ne lâche rien. Rencontre avec quelques un.es de ses membres.
Pour les membres de la Jonction, S. El Ayachi et J. Cormont, l’écriture est un outil d'expression à la fois libérateur et critique. Mais elle ne l'a pas toujours été. Enfants de la périphérie ou de l’ailleurs, ils ont grandi dans des milieux tenus à distance de l'écrit et du savoir scolaires, chasse gardées des classes dominantes. Chacun-e à leur manière, ils court-circuitent la monopolisation de l'espace public par la parole et la pensée des « héritiers ». Portraits à gros traits de ces pratiquants hétérodoxes de la lecture-écriture.
Souvent présentés comme l'un des rares espaces où la parole se prend sans diplôme ni autorisation, les ateliers d'écritures sont aujourd'hui monnaie courante. On a cherché à y voir plus clair, entre les aspirations à l'expression libre et les effets pervers qui s'y rejouent sans cesse.








