PROCÈS EMMAÜS, bientôt le bout du tunnel ?
Le 13 juin dernier, trois responsables des communautés Emmaüs de Saint-André-lez-Lille et de Nieppe, Anne Saingier, Pierre Duponchel, et Alexis Kotowski, comparaissaient devant le tribunal de Lille pour « travail dissimulé aggravé ». À ce motif se rajoute, pour Anne Saingier, une accusation de « harcèlement moral ». Un procès attendu pour la trentaine de compagnons sans-papiers de ces 2 communautés, en lutte depuis juillet dernier pour leur régularisation aux côtés des compagnons de la communauté de Grande-Synthe.

Dans le numéro 68 de La Brique
Des dizaines de jeunes exilé·es en danger sur le sinistre campement de Lille-Sud ont été accueilli·es cet hiver dans quatorze paroisses de la métropole lilloise, grâce à une convention entre Utopia 56 et le diocèse de Lille. Une belle main tendue... ne masquant pas l'inaction criante des services de l'État. La convention ayant pris fin le 15 avril, les jeunes accueillis ont plié bagage pour un autre campement de fortune aux Bois-Blancs.
Le 3 février dernier, des centaines de personnes se sont rassemblées place de la République afin de protester tout en rendant hommage à Fanta, une enfant de trois mois, décédée par intoxication au monoxyde de carbone à cause de la Préfecture.
Nous avons rencontré Joohee Bourgain, l’autrice du livre L’adoption internationale, mythes et réalités paru en mai 2021 aux éditions Anacaona. L’ouvrage ambitionne de donner des outils de compréhension pour construire une contestation collective de l’adoption internationale : il montre notamment que l’adoption est un phénomène issu du colonialisme. Il s’attache également à déconstruire les présupposés « philanthropiques » assimilés autant par les familles adoptantes que par les personnes adoptées, présupposés qui rendent difficile la critique de ce système.
Des militant.es en lien avec des exilé.es incarcéré.es au CRA (Centre de Rétention Administrative) de Coquelles, situé à cinq kilomètres de Calais, dénoncent les situations intolérables et atteintes graves aux droits des personnes. Selon le jargon politico-juridique, les personnes placées en CRA sont « retenues dans un lieu fermé le temps nécessaire à leur éloignement ». La Brique n'emploie pas cette terminologie hypocrite : ces personnes privées de liberté dans l'attente d'une possible déportation vers un autre pays sont incarcérées dans des prisons.
À Calais, en réponse au mépris et à la violence des pouvoirs publics, des lieux de vie et d'organisation militante sont ouverts. L'expulsion rapide d'un squat ouvert à Coulogne (près de Calais) en janvier 2022 ne décourage pas les élans collectifs. Au contraire, un appel international à soutien est lancé, permettant l'ouverture de deux squats dans la ville en février. La Brique, présente sur place, vous raconte en détails comment la lutte s'est organisée et se poursuit.
La destruction par l’État de la Grande Jungle de Calais en octobre 2016 débouche sur la politique dite de « lutte contre les points de fixation », qui vise à détruire systématiquement les camps où survivent les personnes exilées. Pis, depuis 2018, ces expulsions se reproduisent toutes les 48 heures, et reposent sur un contournement de la loi à laquelle le Procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras participe de manière active. À Calais, la justice est complice du pouvoir exécutif et en partage les objectifs : harceler, user et faire disparaître les personnes exilées.
Depuis son élection en tant que maire de Calais en 2008, Natacha Bouchart n’a eu de cesse de lutter contre l’occupation de bâtiments vacants par les personnes exilées. Avec elle, l’État, les forces de l’ordre, les huissiers ainsi que la justice.
Souvent évoquée dans les médias, la Friche Saint-Sauveur est convoitée par la MEL qui veut en faire son nouveau terrain de « jeu-trification ». Mais ce lieu est surtout le symbole des galères des exilé.es, qui survivent dans un bidonville depuis deux ans. Leurs luttes sont souvent relayées dans nos pages. Depuis quelques mois, le trafic de la misère a pris de l'ampleur. Les personnes en grande précarité en sont les premières victimes. Malgré l'alerte des associations, les pouvoirs publics laissent volontairement pourrir la situation.
À l'occasion de l'audience en appel du procès des « 16 du 5 étoiles » ce jeudi 7 octobre 2021, nous publions cet article qui fait le récit de l'audience en première instance fin 2020.
Lille, des exilé.es (sur)vivent dans des cabanes aux allures de bidonville sur la friche Saint-Sauveur qui s'étale sur 23 hectares, visible depuis le métro aérien (entre Porte de Valenciennes et Grand Palais). Certain.es sont à Lille depuis plusieurs années dans l'attente de l'obtention du statut de réfugié.e ou d'un titre de séjour.
Alors que la mairie de Lille et la préfecture ont formé un recours devant le Conseil d'Etat, vexées d'avoir été condamnées àinstaller des toilettes et un accès à l'eau dans le squat le « 5 étoiles » par le Tribunal administratif en novembre dernier, la Voix du Nord, fidèle à sa vocation, assure le service de presse de la Préfecture et de la mairie en relayant les dires de leursavocats, sans aucune vérification. Retour sur un mensonge organisé et les réponses qui lui ont fait suite.
Le vendredi 1er Mars, le Collectif des Olieux et ses soutiens ontmené une action pour dénoncer l'accueil méprisable et lamaltraitance réservé aux jeunes exilé.es arrivant à Lille.
Pour lutter contre la clandestinité et organiser les expulsions de personnes sans-papiers, la France a mis en place des prisons appelées Centres de Rétention Administrative, les CRA. La France est devenue le pays d’Europe qui enferme le plus de personnes en situation irrégulières. Petit tour d’horizon de l’absurdité administrative de notre chère patrie.

