Lille : surveillance et malveillance
Fin 2020, quelques mois après sa très controversée réélection, Martine Aubry lâche un sévère projet de création d’un « Centre de supervision urbaine » (CSU) relié à 50 nouvelles caméras, au sein d’un nouvel hôtel de Police Municipale. Sur la même période, c’est l’arrivée de 50 nouveaux policiers municipaux et 60 nationaux ainsi qu’une unité de CRS. De quoi mettre Lille sous vidéo-protection rapprochée ! Mais pas de panique, tout est sous contrôle.

« La nature imite l’art », disait Wilde (Oscar). Aujourd’hui c’est la réalité, et plus particulièrement les moyens mis en œuvre pour la sûreté publique, qui ressemble à un mauvais film de science-fiction. Vous aimez bien quand un flic commente ce que vous avez acheté au carrouf ? Vous avez vu le drône qui vous demande de rentrer chez vous immédiatement ? Non ? Ça fait un peu peur quand même hein ? Mais ne nous laissons pas dépasser par nos émotions : la froide supériorité de notre raison analytique nous permet d’examiner objectivement les conséquences probables du confinement. Tâchons donc d’imaginer de quoi demain (enfin, après-demain, dans un mois, le jour où on sortira de nouveau) sera fait : quelques scénarios, trouvés aux meilleures sources.
La technocratie a un nouvel avatar pour continuer à urbaniser le monde et contrôler ses populations : la ville intelligente. En guise de promotion, le centre d'architecture et d'urbanisme de Lille inaugure une exposition intitulée "Bienvenue à SmartLand". Pour celles et ceux qui doutaient des liens entre la smart city et les technologies sécuritaires... Visite guidée chez les smartiens.
Sommes-nous déjà en dictature ? Ou la loi du 23 mars 2020, qui crée l’état d’urgence sanitaire, en est-elle les prémices ? En cinq jours, nos droits les plus fondamentaux ont été balayés du revers du coude : interdiction de se déplacer librement, fin de la durée légale du travail, allongement des détentions provisoires en prison et pouvoir discrétionnaire des flics… L’ordre a de beaux jours devant lui grâce à des pouvoirs exceptionnels et à une police sanitaire sans merci. Analyse.
Et si, loin d'apporter des conditions luxueuses d'apprentissage, l'arrivée à l'école du numérique – tableaux électroniques, tablettes et logiciels – appauvrissait plutôt les enseignements ? La débauche de moyens, dans un contexte d'austérité, ne devrait-elle pas nous inquiéter ? La Brique est allée chercher sur ces questions l’avis tranché de Nancy, Laurence et Alain, trois membres du collectif Écran total qui s'intéressent particulièrement à la situation de l'école.