Comment on tue un homme désarmé...
Du 19 au 22 février 2024, se tient à Saint-Omer le procès du gendarme qui a tué Henri Lenfant en septembre 2018. Jeune père de 23 ans, il a été abattu à quelques mètres des caravanes où il vivait avec sa famille, au cours d’une tentative d’interpellation par les militaires de l’Antenne GIGN de Reims1. Selon l’AFP qui relaye à l’époque une source judiciaire, il s’agissait d’interpeler « trois membres d’une bande organisée, spécialisée dans la délinquance ». C’est vague, mais à première vue, pas le genre de clients auxquels sont habituées les troupes d’élite de la gendarmerie, spécialistes des actes terroristes, des prises d'otages et du grand banditisme.
















Dans la nuit du 28 au 29 novembre 2018, Henri Lenfant est pris en filature par une équipe de l’antenne du GIGN de Reims1, à Fouquières-Lez-Lens. Il est interpellé dans sa voiture, à l’arrêt, lorsqu’un gendarme monte dans le véhicule. Celui-ci tire une balle à bout portant, mortelle, dans la nuque d’Henri qui n’est ni en position de force, ni armé. Dans le n°57, La Brique était allée rencontrer Aude et Georges, la femme et le père du défunt. L’article « Mort par la France » rassemblait alors des bribes d’informations issues de la presse, la famille, les autorités, pour dénoncer cette violence policière : discrétionnaire, raciste, sans limites et en toute impunité. Un an plus tard, nous sommes revenus vers la famille : Aude et Laëtitia (sa belle sœur) pour suivre l’évolution de leur situation.