Édito-dossier : Calais, l’exception permanente
Cela fait 30 ans que 1 000 à 2 500 exilé.es survivent sur le littoral du Nord. Avec celles présentes à proximité des côtes et en Normandie, c’est près de 4 000 personnes qui sont bloquées à la frontière franco-britannique. Cette situation n’a d’exceptionnelle que son traitement politique, policier et juridique. Au final, rien de nouveau à Calais, si ce n'est les violences d’État qui ne font qu'augmenter et s'industrialiser.
















À Calais, en réponse au mépris et à la violence des pouvoirs publics, des lieux de vie et d'organisation militante sont ouverts. L'expulsion rapide d'un squat ouvert à Coulogne (près de Calais) en janvier 2022 ne décourage pas les élans collectifs. Au contraire, un appel international à soutien est lancé, permettant l'ouverture de deux squats dans la ville en février. La Brique, présente sur place, vous raconte en détails comment la lutte s'est organisée et se poursuit.
Le 1er Mai est toujours un moment fort pour le journal. Après deux années perturbées par la pandémie de Covid, La Brique a décidé de marquer le coup par une journée marathon. Pour le collectif, cela a commencé par la couverture du procès d’un militant de Calais, puis a suivi la criée sauvage au traditionnel défilé lillois (suivie d'un contrôle plein de zèle de la BAC). Enfin, pendant que certain.es tenaient un stand au salon du livre d’Arras, d'autres s’offraient un moment de grâce à la Fête de la soupe de Wazemmes. Bilan de la journée : 500 balles de ventes et une Louche de bronze.
Depuis maintenant 15 ans, tous les trois mois ou presque, le collectif de La Brique publie un journal papier vendu à deux balles. Aujourd'hui, 
Un bon (ou pas) numéro de La Brique, c’est un numéro qui sort … Enfin ! Oui, on a un peu (trop) ralenti la cadence ces derniers mois, la faute à nous autres tire-au-flanc. Au moment où on est en train d’écrire cet édito, on est à quelques heures du premier tour. Nous nous sentons un peu dans la peau du capitaine du Titanic, qui voit la catastrophe arriver mais qui ne l’a pas encore annoncée au reste de l’équipage. Tout ce qu’on peut faire, c’est pour une fois vous inciter à rester calmes… Profiter de ces derniers moments ; ceux qui nous rapprochent de plus en plus du moment où on va devoir se dire que : « tout va bien se passer ».