Syndicats, associations, collectifs, à Lille, ce sont ces militant-es qui portent la résistance contre les idées d’extrême-droite dans les entreprises, les facultés, les écoles, la rue. La Brique a voulu rencontrer certaines de ces orgas qui figurent en première ligne afin de leur laisser la parole sur leurs actions et leurs combats.
L’année écoulée aura été marquée par les diarrhées verbales sur les Rroms, La Manif Pour Tous, Dieudonné, les résultats électoraux du Front National, des médias hallucinants de complaisance... Autant de supports à la haine qui aboutissent à une banalisation des discours et d’idées racistes, homophobes, islamophobes, dans tous les pans de la société. L’homophobie devient une opinion, le racisme est partout chez lui : « à l’hôpital, la préfecture, la mairie, chez le médecin, dans la rue... », nous diront les sans-papiers. Partout où la République étant son bras, en somme.

En l'espace d'une semaine, trois procès se sont tenus au Tribunal de Lille.
Débuté début octobre, le procès des deux policiers accusés de racket envers les vendeurs de roses lillois vient de s'achever. Jugés coupables, les flics écopent respectivement de 3 ans et 18 mois de prison ferme. A cette occasion, voici l'article publié en juin 2015 dans La brique.
À Montigny-en-Gohelle, le 28 mars 2013, Lahoucine Aït Oumghar, 26 ans, était abattu devant chez lui de cinq balles tirées par la police. Les habitants du quartier de la Fosse du 7 ne veulent pas oublier.
La justice est un pouvoir qui s'abat quotidiennement, principalement sur les classes populaires, avec la complicité d'une police bénéficiant de toujours plus d'impunité. Discussion avec un avocat et Thomas Léonard, universitaire de Lille 2 réalisant sa thèse autour comparutions immédiates.
Au Tribunal de Grande Instance, j'assiste à deux procès en comparution immédiate. Quelques jours plus tôt, un avocat lillois qui a passé plusieurs années aux comparutions immédiates me donnait son ressenti sur cette procédure : « C'est fait pour mettre les gens en prison. Les droits de la défense peuvent-ils être respectés lorsqu'on voit une personne 30 minutes ? Parfois les gens n'ont pas dormi depuis trois jours, ont un t-shirt encore maculé du sang de leur victime... » Démonstration.
La vision de la justice retranscrite dans les pages de La Voix du Nord ou Nord Éclair donne une image partielle et tragi-comique des tribunaux. Les chroniques judiciaires sont des papiers rapides dans lesquels les premiers concernés n'ont jamais la parole. Elles font oublier aux lecteurs et lectrices comment s'organisent la mise aux fers des uns et l'impunité des autres.









