Spartak et foot non-mixte : la mairie n'est pas woke
Le 26 septembre dernier, le Spartak lillois s'est pris un tacle de Martine Aubry et son équipe d'élu·es zélé·es. Alors qu'était organisée pour la quatrième fois une séance de foot en non-mixité choisie sans homme cis, la municipalité a interdit le jour-même l'événement, au nom du principe de mixité. Une position lâche, qui refuse de prendre en compte la réalité à laquelle sont confrontées les femmes, personnes trans et non-binaires. Plus qu'une question d'accès au sport, il s'agit de lutte contre le patriarcat, sur tous les terrains.

Derrière ce titre un poil racoleur se cache une étude très sérieuse de l’universitaire Kristen Ghodsee sur le féminisme des anciens pays de l’Est. Le raisonnement qui fait passer de l’économie à l’orgasme est simple : la volonté des pays du bloc de l’Est d’enrôler les femmes dans la force de travail, couplée aux luttes des féministes communistes, ont permis la création d’une série de dispositifs favorisant l’indépendance économique des femmes. Celle-ci rend possible une plus grande égalité dans les couples (hétérosexuels), ce qui a des répercussions directes sur l’intimité : être moins préoccupée par sa survie quotidienne, moins accaparée par le travail domestique, moins dépendante de son mari, rend plus disponible pour la sexualité.
Le 13 mai 2023 a eu lieu à Paris la marche Existransinter, une manifestation politique axée sur les droits des personnes transgenres et intersexes. Cette année, son mot d’ordre est « mobilisé.es contre la loi Darmanin », symbole de l’intersectionnalité promue par le collectif inter-orgas (assos, syndicats, groupes politiques). En effet, il faut prendre en compte que de nombreuses personnes LGBTQIA+ viennent chercher refuge en France pour échapper à l’homophobie, la transphobie et/ou les mutilations génitales. Et cette loi, de son vrai nom « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration », met en danger un grand nombre d’individus en les enfermant dans des CRA (Centre de rétention administrative) et en les renvoyant dans le pays qu’iels ont fui. Surtout que les personnes queer sont plus à même d’être précaires et victimes de violences.
« Violeurs tremblez », « La fin du patriarcat est proche », « Elle le quitte, il la tue ». Des lettres capitales tracées à la peinture noire sur des feuilles blanches. Depuis quelques mois, il est presque impossible de sortir dans les rues de Lille sans tomber sur l’un de ces « collages féministes ». Nous avons rencontré des colleurs.es pour discuter de leur vision du féminisme et de leur mode d’action original.
La moitié des personnes LGBTQI+ préfère ne pas évoquer leur orientation sexuelle ou leur identité de genre face au personnel médical. Parmi elles, les personnes transgenres sont aussi celles qui subissent le plus de discriminations dans l’accès aux soins. La majorité préférerait même éviter de se soigner plutôt que d'avoir à subir la transphobie du personnel médical.
Dimanche 3 mars, une marche de femmes gilets jaunes est organisée à Lille. Dans un mouvement souvent accusé de sexisme et où les discussions sur les rapports de genre sont rares, on s'est demandé par qui et comment une telle initiative a été prise. Deux organisatrices de la marche, Juliette et Morgane1 nous racontent.
La contraception est souvent synonyme d’une galère qui concerne à peu près tout le monde. La pilule pour les ados, le stérilet pour les mamans, l’implant pour les étourdies, la capote pour les soirées…On se retrouve vite assignée à LA solution qui nous « correspond » le plus. Mais connaissez vous le diaphragme ? Cette méthode, qui date de 1880, était la plus utilisée avant d’avoir été évincée par l’apparition de la pilule. Olive partage ici son expérience de la contraception. Après avoir testé pilule, retrait, doigts-croisés, capotes, elle utilise aujourd’hui le fameux diaphragme.
Militant de longue date au sein de l’association les Flamands roses et membre du J’en Suis J’y Reste, Bruno a accumulé au fil des années quantité de souvenirs et de documents de travail qui, le temps passant, ont pris une valeur historique. Il organise aujourd’hui des promenades qui donnent à voir une autre histoire de Lille, particulièrement méconnue. Et si on se lançait dans l’histoire d’une autre Lille ?

Depuis 2014, la ville de Lille expérimente les « marches exploratoires » par des femmes en non-mixité dont l’objectif est de favoriser les prises de parole des femmes dans l’espace public. Chouette, qu’on s’est dit : une initiative organisée par la mairie pour parler entre femmes de sexisme, pourquoi pas ? Après enquête, entretiens et tout le tintouin, on a un peu déchanté : tout n’est pas à jeter mais force est de constater que le résultat est un peu moins reluisant que sur la plaquette. Longue est la route vers l’égalité !
Dans le cadre de ma recherche d'emploi, Coca m'a invitée à lui rendre une petite visite. La marque organise une « présentation de ses métiers conjugués au féminin » pour la Journée de la Femme. L'occasion de tailler un costard aux patrons qui sont à l'initiative d’un projet qui fleurait bon le coup marketing. Welcome to the land of freedom!
Depuis trente ans qu'on islamise des questions sociales, les pouvoirs politiques et médiatiques ont particulièrement mis l'accent sur le foulard islamique. Ce faisant, ils ont réussi la prouesse de faire passer ce vêtement pour une menace, et les femmes qui le portent pour des victimes. Sans jamais bien sûr leur donner la parole.
Pendant la première moitié du XXe siècle, le contrôle de la prostitution permettait de « protéger » les hommes face à des femmes jugées « dangereuses ». Alors que treize personnes comparaissent dans l'affaire du Carlton pour proxénétisme aggravé, un petit retour en arrière nous éclaire sur ce système de privilèges masculins.
Voilà vingt ans que des gitans n'avaient pas manifesté à Lille. Un silence rompu par les femmes de l'aire d'accueil d'Hellemmes-Ronchin. Déterminées à quitter le terrain délétère sur lequel elles vivent, elles affrontent Lille Métropole, responsable de l'aménagement et de l'entretien des lieux.
Le milieu LGBT n’est pas uniforme. Une ligne de fracture se dessine entre un courant « intégrationniste » ou « mainstream », qui vise à s’intégrer au système tel qu’il est, et un courant plus libertaire, qui se refuse à jouer le jeu de l’assimilation. Les Flamands roses, un collectif du quartier de Moulins, dont La Brique a souvent relayé les actions, se situe plutôt du côté radical.
La Brique, journal créé en mixité hommes / femmes, a voulu entendre des médias libres organisés en non-mixité. Des membres de la revue Timult, et le collectif de l'émission de radio Dégenré-es ont accepté de répondre à quelques questions. Une occasion pour La Brique, au fil des échanges, de réinterroger son sexisme.
Le Planning est un outil de résistance au vieil ordre moral. Depuis 2009, les difficultés de financement s'accumulent. En cause, le désengagement de l’État qui nie la dimension idéologique des politiques mises en place en prétextant du contexte de crise. Les fermetures de centres du Planning Familial se multiplient depuis.