La lionderie est morte ce soir
Il y a un an, nous vous parlions d’habitant.e.s mobilisé.e.s contre un projet de démolition de leurs maisons dans la cité familiale de la Lionderie à Hem1. Accompagné.es par une association de locataires (l’Atelier populaire d’urbanisme : APU) de Fives, iels ont tenté de faire entendre leur voix face à la MEL, la mairie et les bailleurs qui pilotent le projet. Leurs revendications, soutenues par l'APU, ont été littéralement balayées par les entrepreneur.ses qui n’ont pas caché leur cynisme et leur mépris des habitant.es.

C'était il y a 40 ans, en septembre 1979, dans le quartier du Vieux-Lille. Une faune bigarrée est postée devant un vieil immeuble décrépit de la place Louise de Bettignies : babas cool auxcheveux longs, travailleurssociaux, militants des quartiers et même une bonne sœur, débarquée du couvent voisin.
« Le plus gros chantier de l’histoire de France hors temps de guerre » dixit Jean-Louis Borloo, son initiateur, entame la deuxième phase de son programme. Quinze ans après le lancement de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) et ses opérations de démolition à la chaîne, l’ANRU 2 a pris le relais pour venir au secours des quartiers populaires à coups de pelleteuses et de milliards d’euros. Annoncée comme une machine de guerre contre la pauvreté, c’est pourtant dans la guerre contre les pauvres qu’elle semble vouloir continuer à exceller.

