Maintien de l'ordre en pagaille

Perdre pied au point d’en arracher des mains ou d’éborgner des manifestant.es parfois « pacifistes » et rester muet sur ces violences est devenu monnaie courante chez les flics. Devant les énormes moyens de répression policière et judiciaire déployés sur le mouvement des gilets jaunes, nous avons cherché à comprendre les origines des stratégies de maintien de l’ordre de la police française. Nous avons rencontré Fabien Jobard, sociologue de la police et de la justice pénale au CNRS.
















Habitant.e.s de Moulins, étudiant.es, commerçants qui fréquentez le quartier quotidiennement, vous aurez peut-être constaté l’entrée fracassante d’hommes cagoulés dans la Filature et quelques appartements en face début janvier. Pas de panique, c’est la F.R.I (Force de réponse immédiate) : une équipe de 16 keufs à l’allure virile qui agit notamment pour "Restaurer la République" dans certains quartier de Lille. En passant dans la rue, on a constaté qu’un restaurant avait été perquisitionné et des portes fracturées, ça nous a intrigué.e.s.
Sous l’occupation, la Résistance subit une répression particulièrement féroce dans notre région. L’occupant peut compter sur le zèle du préfet alors en fonction, Fernand Carles, qui ne fait pas mystère de son anticommunisme, de son enthousiasme envers le régime de Vichy et de sa fascination pour l’Allemagne nazie.
D’un numéro de La Brique à l’autre, le mouvement des gilets jaunes a changé du tout au tout. D’un mouvement qui réclame plus de pouvoir d’achat, on est passé à une remise en cause de la politique écologique, fiscale, du rôle des médias, des politiques… et du rôle de la police. En décembre, on vous racontait ce qu'on entendait depuis les ronds-points et les assemblées populaires. On percevait un : « la police avec nous » presque unanime. Maintenant on a le droit à des confrontations violentes avec les forces de l'ordre et ce slogan a été perdu en route. Itinéraire d’une prise de conscience.
Depuis 1999 le réseau de site internet Indymedia permet à des militant.es du monde entier de publier des textes de façon anonyme pour se protéger de la répression. Fin 2017 se tient le procès des personnes accusé.es d’avoir incendié une voiture de flic durant une manifestation contre la loi travail. Plusieurs actions de soutien aux accusé.es ont lieu et des communiqués sont postés sur Indymedia Grenoble et Nantes pour rendre visibles les mobilisations.
Alors que la mairie de Lille et la préfecture ont formé un recours devant le Conseil d'Etat, vexées d'avoir été condamnées àinstaller des toilettes et un accès à l'eau dans le squat le « 5 étoiles » par le Tribunal administratif en novembre dernier, la Voix du Nord, fidèle à sa vocation, assure le service de presse de la Préfecture et de la mairie en relayant les dires de leursavocats, sans aucune vérification. Retour sur un mensonge organisé et les réponses qui lui ont fait suite.