Portraits d'expulsé.es
La destruction de la dernière barre d’immeubles du grand ensemble du boulevard de Strasbourg (BDS), nommée Marcel Bertrand a débuté1. Cette résidence gérée par Lille Métropole Habitat (LMH), mise à nu, dévoile ce qu’a été l’intérieur des maisons de plusieurs centaines de familles. La destruction est donnée à voir comme un spectacle. Une mise en scène qui a commencé le 10 septembre dernier par l’inauguration du premier coup de pelleteuse et qui s’est terminée silencieusement en décembre.
















Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 2018, une forte averse provoque l'effondrement du plafond et l'inondation de plusieurs logements de la résidence Jeanne Leclerc, rue de Lannoy à Fives. La résidence sociale avait été conçue dans le cadre d’un projet architectural pompeusement intitulé Machu Picchu. Avant que le drame ne survienne, le bailleur et les pouvoirs publics avaient maintes fois été prévenus de l’état des appartements par les habitant.es mais n’ont pas réagi.
« Ceux qui appellent aux manifestations demain savent qu'il y aura de la violences ». Il ne pouvait pas être plus clair, Christophe Castaner, à la veille de la manif du samedi 12 janvier. Quoi qu’il arrive, l’État s’apprête une nouvelle fois à faire preuve de toute sa violence.

Le secteur de l'action sociale, à force d'être méprisé et de se faire matraquer, a fini par se soulever. Les graves défaillances de la protection de l'enfance sont à l'origine de la colère des salarié.es. Grèves, actions, manifestations et une journée nationale de mobilisations dont Lille a été l'épicentre. Cette contestation inédite par son ampleur et par ses soutiens ne demande qu'à continuer de s'étendre.