Edito N°12 - A chacun son rythme
On a vu ce patronat de la grande distribution ou du textile, des mines ou de l’automobile nous réduire à l’état de « ressources humaines », « variables d’ajustement » de leurs profits. On a laissé ces techniciens du désastre nous rationaliser et nous évaluer, domestiquer la nature, bousiller nos paysages et notre santé. On a vu ces flics et ces militaires nous réduire au silence. On a laissé leurs porte-voix noyer toutes ces oppressions dans un flot continu de bonnes nouvelles et de faits divers décérébrants. Et on a regardé cette gauche du Nord et d’ailleurs tuer dans l’œuf nos rêves d’émancipation.

iction séditieuse
La solidarité s’établit en faveur d’hommes et de femmes, mais aussi à leurs dépends. Le christianisme a su ériger la charité, devoir moral envers les plus faibles, en système d’obligés. Un peu à la manière de Martine Aubry qui pense en se rasant : « J’ai fait un rêve et on va le réaliser ! Faire de Lille LA ville de la solidarité ! »
Sous l’égide du PS droitisé par le MoDem, la mairie lilloise accélère la mutation urbaine, « culturelle », « solidaire » et « propre ». La recette ? Prenez d’abord des événements « culturels » qui créent une marque de fabrique (Lille2004, Lille3000). Saupoudrez d’une cuillère (municipale) de « solidarité », de « mixité sociale » et d’une pincée d’écologisme qui redonnent « à chaque habitant la fierté de lui-même et de son quartier » pour une action qui « porte ses fruits » (1)... empoisonnés. Laissez agir bien tranquillement les promotteurs immobiliers. Et vous obtiendrez un beau recyclage des quartiers populaires, grâce aux Maisons Folies, au Tripostal, au Boulevard des modes (à Lille Sud), qui attireront les investisseurs et séduiront certaines catégories sociales.
68 c’est fini ! Et pourquoi pas juin 2008 ?
Sous la misère, les pavés
8 Mars 1977, élections municipales à Lille. Le Clampin Libéré dégueule les candidats Mauroy et Ségard. 31 ans après son joyeux prédécesseur, La Brique rend hommage et rouvre les dossiers des poires avariées. L’occasion était trop belle pour dépeindre ces précieuses ridicules, qui voient depuis quelques semaines s’affronter les “rois des cons” pour un bout de trône1.
Depuis la mi-octobre, les mouvements sociaux s’additionnent, sans réellement se rencontrer, pour défendre des acquis et contester une orientation libérale.
Les êtres humains ont la « bougeotte ». Ce sont des gens qui se déplacent pour différentes raisons, tantôt subies (guerre, expulsion...), tantôt choisies (tourisme, travail...), soit les deux. Pour étudier ces migrations, il existe des géographes, des sociologues... Les chefs des êtres humains, qui peuvent être roi, empereur, pape, imam, maire, général ou président de la république, ont inventé des frontières pour réguler ces déplacements : « La géographie, ça sert d’abord à faire la guerre ! ». Les plus connues, celles qui nous viennent directement à l’esprit, sont celles entre Etats.
Dans le monde, 6 % de la population est desservie en eau par une entreprise privée. En France, c’est 80 % de femmes et d’hommes qui payent leur facture à des entreprises nationales, leader du marché mondial. Ce mode de gestion « déléguée »
Nous vivons une époque trouble ; chacun et chacune se demande à quel désastre politique le prochain ou la prochaine présidente nous conduira. On peut en sourire, rester grave, pencher cynique…Une certitude pourtant : il y a quelque chose d’absurde à contempler le rituel pathétique de ces élites politiques et médiatiques en espérant de leur part la moindre chance de salut. Pourquoi ne pas se prendre au jeu ? Ces comédiens de la propagande, même mauvais, peuvent toujours donner le change à un quotidien trop banal.
C’est quoi cette histoire de Brique ? A celles et ceux qui en ont assez de voir toujours les mêmes faire le tour des plateaux de télévision, puis passer à un débat radiophonique et s’étaler encore dans les colonnes d’une presse des bonnes nouvelles. À celles et ceux qui en ont marre du mépris du peuple, des chômeurs et des chômeuses, des immigré(e)s ou des gens engagés ...