Organisé en octobre dernier, le village Alternatiba cherchait à fédérer les initiatives locales opposées au « réchauffement climatique et aux inégalités sociales ». L’événement date un peu, mais méritait bien qu’on y revienne. Pas seulement parce qu’il a drainé plus de 10 000 personnes : aussi parce qu’entre les cours de sophrologie et la « valorisation des cartouches d’imprimante dans un jeu interactif », la fameuse « alternative » a eu bien du mal à exister...
Pour le collectif Alternatiba de Lille, tout avait bien commencé. S’inspirant de l’expérience réalisée à Bayonne l’année passée, un petit groupe de personnes s’investissent dans un projet qui apparaît vite ambitieux. L’idée : fédérer, autour de collectifs « citoyens » indépendants des partis politiques, les énergies locales et les initiatives qui permettent de lutter contre le changement climatique et les inégalités. Des groupes thématiques sont organisés tout au long de l’année civile, qui sont chargés de contacter les collectifs – dont La Brique – qui, à des titres divers, fabriquent les « alternatives concrètes du quotidien ». Et puis, au début de l’été, tout a vrillé.

Entre Suez-Lyonnaise et l'agglomération de Dunkerque, c'est une longue histoire. Depuis 1924, plusieurs contrats ont uni les deux parties. Le dernier en date, signé en 2005, est un contrat d'affermage qui lie le syndicat mixte « Eau du Dunkerquois »
Le 16 janvier 2003 est annoncée la fermeture du site de Metaleurop Nord. Treize années après, les habitant.es et les travailleur.ses resté.es sur le carreau payent toujours la note d'un désastre social et écologique. Les territoires déjà sinistrés économiquement doivent encore faire face au coût sanitaire et environnemental de leur passé industriel. Arsenic, bismuth, cuivre, argent, mercure... Au-delà du catalogue des métaux lourds et des substances toxiques, ce qui reste de Metaleurop, c'est l'amertume d'une population délaissée par les pouvoirs publics.
Depuis que Lilébo, une entreprise de ramassage des ordures ménagères, s'est installée dans le quartier Lille Sud, les habitant.es de la rue Caventou vivent au milieu des rats, des odeurs pestilentielles et du bruit des machines de nettoyage. Quand certain.es tombent malade, ces dernier.es tentent la médiation, mais se retrouvent face à un mur. Le fameux pot de fer contre le pot de terre. La Brique est allée à leur rencontre et a essayé de pousser l’enquête un peu plus loin.
Aux promeneurs du dimanche, le quartier Beaumont, à Croix, offre son lot de riches demeures pittoresques, de jardins bucoliques où brûlent des tas de feuilles sous l'ombre des tilleuls centenaires... et ses voisins vigilants, prêts à appeler les agents de la police municipale pour de simples allées et venues scrutées depuis leurs fenêtres. En fait, Beaumont, c'est comme une Zone À Défendre... mais de droite.
Le projet du Canal Seine Nord Europe a les deux lourdes mamelles de ce qu'on appelle un « grand projet inutile ». D'un côté, il prend des allures pharaoniques complètement grotesques. De l'autre, il apparaît finalement très utile – mais pour les marchands surtout.
On ne s'en rend pas forcément compte. Mais le quartier Bois-Blancs est une île, entourée par la Deûle qui dessert d'un côté le port de Lille, et de l'autre un bras longeant Euratechnologie. Tout au bout, un lieu enclavé, « la Gare d'Eau », voit des péniches stationnées à l'année. En 2017, elles feront de la place pour un port de plaisance – une marina, comme disent les aménageurs. Qu'en pensent les marinier.es ?
Pour se déplacer en ville, un large choix est possible : voiture, transports en commun, vélo, ou même la marche. Mais quand on est en fauteuil roulant ou déficient visuel, les options se réduisent. Si les transports en commun et l'espace public ne sont pas idéalement accessibles pour tout le monde, c'est la question de l'égalité dans la mobilité qui est posée.
La marchandisation des chemins de fer français est sur les rails. À l’heure de la libéralisation européenne des services publics en réseau, et malgré les mobilisations fréquentes des cheminots, la SNCF encaisse les salves de managers acquis aux solutions de marché. Jean Finez, qui vient de terminer une thèse sur le sujet, nous restitue les principaux enjeux de ces mutations.
Imaginez des travaux pharaoniques. Ajoutez-y les notions de mobilité et de développement durable. Mélangez le tout, et vous obtenez la potion magique qui permet aujourd'hui à nos élu.es de se faire mousser : un grand projet inutile. Le Réseau Express Grand Lille (REGL) en est l'exemple typique. Une petite pyramide à plusieurs milliards que Percheron, le président du Conseil régional sortant, a voulu nous laisser en se faisant passer pour un saint, en dépit de tout bon sens.
Le vélo c'est chouette. Il y en a pour tous les goûts, pour tous les prix, et c'est bon pour la santé. Parfois même, posé.e sur sa selle, on peut se sentir poussé.e dans le dos par un vrai petit vent de liberté. En fait j'adore le vélo. Sauf qu'à force de le voir devenir cet objet ''sympa'' sur lequel le pire des salauds prend des allures de bon copain, j'ai eu envie de comprendre un peu mieux ce qu'il trimballait sur le porte-bagage. Déambulation, à la pédale, entre un volcan indonésien et une zone de logistique.
La « mobilité », on en entend toujours parler, mais on ne sait pas toujours bien ce que c'est. Parce qu'elle est floue, elle ne s'affiche jamais pour ce qu'elle est vraiment : un projet idéologique, qui nous frappe différemment selon qu'on est femme, homme, ouvrier ou cadre. Thomas Pfirsch, un chercheur qui s'intéresse de près à ces questions, revient sur ces différents aspects.
Parce qu'elle s'est embarquée dans un nouveau contrat foireux, Lille Métropole s'est mise en tête de faire les poches des pauvres pour rembourser la société qui gère Transpole, Keolis. Au passage, Darmanin, maire de Tourcoing et vice-président aux transports, en a profité pour nous coller des flics et des portiques. Ce qui devait arriver est déjà là : depuis le basculement à droite de Lille Métropole, la nouvelle majorité poursuit la même politique que l'ancienne – en pire.
C'est toujours la même carte postale que les brochures de la région nous vendent, la baie de Wissant ensoleillée avec ses belles plages. Les futurs vacanciers apprécieront sûrement marcher sur sa nouvelle digue toujours en travaux. Mais l'envers de la carte est moins charmeur. Entre manque de concertation, collusion amicale et bétonnage du bord de mer : bienvenue dans le monde merveilleux du marketing territorial.
La distribution de l'eau est une affaire de gros sous. Suez, qui en a assuré l'opération pendant trente ans, s'est fait mettre dehors par Lille Métropole. La société laisse derrière elle une dette d'une centaine de millions d'euros et des conduites d'eau délabrées. Avec le nouvel appel d'offre, il reste à faire un choix entre Veolia, ou une régie publique récemment créée pour l'occasion.
Dans les immeubles tout neufs de la rue Lazare Garreau, Vilogia a installé des piscines individuelles dans chaque F2. C'est en tout cas ce qu'on pourrait se dire en lisant les factures d'eau des habitants.
L'édition, c'est au mieux de l'industrie, au pire de l'industrie numérique. Pourtant dans la métropole subsiste un îlot d'éditeurs indépendants. Bien qu'il soit difficile de résumer ces maisons d'édition en ne parlant que de quelques titres, on comprend vite que tout tourne autour de la même conception du partage des idées, de la liberté d'imprimer sans se soucier de la rentabilité...


